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« Puis-je t’aider ? » une offre de te manipuler

Hier soir, j’ai rêvé d’une histoire bizarre.

La série de Netflix “Homeland” a influencé mes vécues oniriques, c’est normal pour un dosha Vata élevé. Ces films me donnent un bon casse-tête sur les schémas de la discussion, l’influence de la malveillance et du mensonge. J’ai rêvé que quelqu’un me mentait en disant oui.

Et je savais qu’il mentait. Et je savais qu’il voulait me manipuler. J’étais dégoûtée.

Je suis toujours étonnée quand je regarde la puissance de la manipulation. Les mensonges, les vérités qu’on adapte selon le récepteur du message et non pas selon les faits. Ce sujet n’est pas évident pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise au niveau de l’éthique et des valeurs personnelles. J’aimerais en parler un peu car si nous ne connaissons pas les tactiques des manipulateurs, nous n’allons pas pouvoir nous en défendre.

Les autres façons de dire oui

En continuation de l’article sur « oui et non » nous allons voir les différents moyens d’exprimer l’affirmation. À la place d’entendre quelqu’un dire “oui” on peut recevoir “c’est vrai”, “tu as raison”, “exactement”, etc. Comment différencier un “oui” franc d’un “oui” qui est uniquement un couvercle pour cacher les vraies pensées et objectifs de la personne ? 

Premièrement – l’intonation de sa voix. Le paramètre le plus évident d’un potentiel mensonge.

Deuxièmement – les autres astuces, signaux indirects et faibles du langage du corps qui touchent notre intuition beaucoup plus que notre mental. (Si nous travaillons sur notre capacité à devenir un bon observateur et un interlocuteur actif, nous pourrions devenir plus susceptibles de remarquer les signaux faibles.)

Une piste à suivre pour décrypter un consentement derrière un autre mot est de toucher aux valeurs personnelles d’autrui. Si la personne en face se sent bien impliquée dans la situation, ses réponses deviennent majoritairement en ligne avec ses croyances, auxquelles elle s’identifie vraiment. 

La réponse “c’est vrai” justifie que la personne adhère intégralement aux objectifs. Elle se sent engagée. Cependant, si nous recevons les ripostes du genre “exactement, tout à fait, pas mal, parfaitement, etc,” nous ne recevons pas la concession, mais le retour masqué en forme, par exemple, d’un adjectif. Le pire, ça serait d’entendre “tu as raison”. Cette phrase ne met pas que le poids sur un autre sujet (Tu à la place de Je), mais aussi insinue la frustration de la personne qui l’utilise. Le plus probablement ton adversaire en a marre de la discussion et veut s’en débarrasser le plus tôt possible, il utilise un mot pour te calmer et que tu le laisses partir. Chris Voss souligne que si quelqu’un dit “c’est vrai”, il adhère, si quelqu’un dit “tu as raison”, il n’est pas investi dans ce qui est en cours. En plus les réponses du genre “je vais essayer” signifient qu’ il ne se sent pas vraiment convaincu du sens et que la possibilité d’un effet soit élevée selon lui.

Il y a aussi des gens de mauvaise foi ou qui ne veulent pas coopérer afin de construire mais pour démolir. Ils utilisent la manipulation (consciemment ou pas) pour obtenir uniquement ce dont ils ont besoin. 

Il y a des phrases qui semblent confirmer notre conclusion ou sont alignées sur notre approche, mais en vérité ce sont juste les couvertures qui doivent nous assourdir sur le chemin. Un exemple : « Puis-je vous aider ? » Cette phrase innocente peut être une bonne porte d’entrée pour un manipulateur dans votre monde.

Comment reconnaître un vrai allié ? 

Une solution à employer dans ce genre de situations est … de les questionner. De s’assurer de qui est vraiment en face de nous. Quelqu’un qui adhère ou pas vraiment…

Il y a deux questions que vous pouvez poser pour vérifier cela :

  1. “Comment saurons-nous que nous sommes sur la bonne voie ?”
  2. “Comment réglerons-nous les problèmes si nous découvrons que nous faisons fausse route ?”*

Grâce à des questions de ce genre, nous allons donner le pouvoir de co-création de solution à notre interlocuteur, et il a la chance de s’engager personnellement. 

*Chris Voss “Ne coupez jamais la poire en deux”

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